ALBERT ROZE 2ème partie

 

 

 

 

 

 

 MONTDIDIER

 

 

 

(se reporter à l'article consacré à cette commune)

 

 

 

 


 

 

OISEMONT

 

 

 

     Si l'on en croit l'article paru dans le journal Bresle et Vimeuse du 26 juin 1920, signé par Fildefer ex-poilu du front, la population de Oisemont attendait son monument aux morts. 

 

"- Pauvre monument, que deviens-tu ?

- J'attends qu'on discute et qu'on me place.

 

     Les habitants attendent avec grande impatience que le Conseil se décide à parler un peu du monument que l'on doit élever à la mémoire des chers disparus morts pour la France ... Prenez exemple sur Le Translay et les petites communes environnantes dont les monuments sont installés : elles ont fait preuve de vigilance et ont droit à la félicitation du public.

 

Remuez-vous donc, gens qui dormez,

Du pays vous aurez bien mérité."

 

 

 

 

 

   Cela ne tarda pas trop puisqu'en mai 1921 le Conseil municipal prit la délibération d'élever un monument dont la tache fut confiée à Albert Roze.

 

    L'inauguration eut lieu le 6 novembre 1921.

 

  "Après une somnolence assez prolongée, trop même au gré de certains sans patience, notre pays vient de secouer le manteau de torpeur qui le paralysait, pour offrir à ses habitants, d'abord, deux cérémonies au-dessus de tout éloge, et à ses voisins deux magnifiques exemples d'Union Sacrée et de Reconnaissance.

 

  Nous voulons parler de la bénédiction et de l'inauguration de notre monument le 6 novembre, et de la fête de notre grandissime patron Saint-Martin le 11 de ce mois.

 

  De la première de ces cérémonies nous dirons peu de choses si ce n'est qu'elle fut en tous points parfaite. Nous avons lu dans une feuille locale sous la signature d'un Poilu, un témoignage d'admiration et de reconnaissance qui nous a plu parce qu'il répondait parfaitement à nos propres sentiments." (Le Messager de la Somme, 20 novembre 1921)

 

 


 

 

 

QUEND

 

 

    Le monument aux morts fut commandé dès 1919. Il est le fruit de la collaboration entre le sculpteur amiénois Albert Roze et l'entreprise Dulermez d'Abbeville. L'autorisation préfectorale fut délivrée en 1920. 

 

    Situé  près de l´église, le monument présente la forme d´une statue en calcaire figurant un Poilu ; dans sa main droite son fusil ; sa main gauche repose sur la stèle où figure la dédicace : A la gloire des enfants de Quend morts pour la France 1914-1918.

 

    La statue est placée sur un piédestal. Sur la face antérieure, un bas-relief, avec une croix de guerre entourée de branches de laurier et de chêne.

     La palme en bronze au bas du socle fut offerte par les anciens combattants le jour de l'inauguration.

 

 

 


 

 

 

 

     Le monument fut inauguré le 28 novembre 1920 en présence du sculpteur. 

 

    C'est en présence de plus de trois mille personnes qu'a été inauguré le monument à la mémoire des 99 enfants de cette localité qui firent à la Patrie le sublime sacrifice de leur vie. Préparée de longue main et avec minutie, cette cérémonie s'est déroulée dans un ordre impeccable, avec le caractère de gravité qui convient, laissant les assistants sous un inoubliable impression".

 

    "Le beau et fier Poilu qui monte la garde sur le socle et symbolise l'héroïsme est l'oeuvre de notre grand artiste picard M. Roze, statuaire à Amiens. Qu'il veuille bien recevoir nos sincères félicitations ... Mes chers petits enfants, chaque fois que vous passerez devant ce monument, découvrez-vous et pensez aux héroïques soldats qui sont morts glorieusement pour nous défendre. Leur souvenir doit rester gravé dans nos coeurs comme leurs noms gravés dans la pierre."

(extrait du discours du Maire, L'Echo du Vimeu 4 décembre 1920)

 

 

 

 

 

RIBEMONT-SUR-ANCRE   

 

 

     Le 12 août 1921 le sculpteur Albert Roze envoie à la municipalité de Ribemont sur-Ancre, un devis accompagné d'un croquis, pour l'édification d'un monument 

 

" composé d'une statue de soldat tenant son fusil d'une main et s'appuyant sur un édicule où sera (sic) gravés les noms des principaux combats de la guerre ... Sur la partie antérieure du piédestal sera gravée la dédicace du monument Hommage de la Commune de Ribemont à la mémoire de ses Enfants morts pour la France".

 

       Comme on peut le voir sur le croquis du monument la dédicace omettra  "la mémoire".

 

 

 

 


 

 

    D'autres inscriptions figurent sur le monument comme le stipule le devis. On voit aussi sur le socle la signature du sculpteur et la date.

 

 


   

 

 

   "L'inauguration du monument le 3 juillet 1921 ... a donné lieu à une touchante et grandiose manifestation.

 

  Toute la population, à laquelle s'étaient joints de nombreux habitants des localités voisines, a tenu à honorer ses héros tombés pour la défense de la Patrie.

 

    Devant le superbe monument, dû au ciseau du grand artiste qu'est M. Roze, ont défilé les enfants des écoles portant de nombreuses gerbes de fleurs, des groupes de jeunes filles parfaitement costumées, des délégations d'anciens combattants portant de belles couronnes et de nombreuses invités, parmi lesquels M. Roze sculpteur ..." (Le Progrès de la Somme, 7 juillet 1921)

 

 

  Ci-contre une photo montrant les travaux de restauration entrepris sur le monument

 

 

 

ROLLOT

 

 

    Le 7 mai 1926, un marché de gré à gré est passé entre la municipalité de Rollot et le sculpteur Albert Roze pour l'érection d'un monument comprenant :

 

    1. Un groupe l'Adieu

    2. Un socle

 

    le tout en pierre dure de Chauvigny pour la somme forfaitaire de 18000 francs (environ 18000 euros) monument rendu à Rollot et mis en place.

 

   Les personnages du groupe l'Adieu seront de grandeur nature. Sur le socle seront gravés la dédicace et les noms des victimes de la guerre. Monsieur Roze s'engage à mettre en place le monument pour la fin du mois de mai 1926 ...

 

   Un plan accompagne ce devis.

 


     Ce monument est plutôt original et se démarque de tous ceux que le sculpteur a réalisés. Cette scène du baiser d'une mère à son fils qui part pour le front est émouvante.

 

 

 

 

 

L'inauguration du monument eut lieu le 26 novembre 1926 devant une assistance nombreuse.

 

En cette journée de recueillement, le bourg de Rollot abondamment pavoisé a été le rendez-vous d’une grande affluence. Tout au début de la cérémonie, une messe fut célébrée à la mémoire des enfants tombés au combat.

 

Puis la foule s’est déplacée vers le monument où un morceau de musique a été exécuté.

 

Ensuite le président du Comité pour l’édification du monument monte à la tribune et remet officiellement « l’Adieu » à la municipalité en expliquant et justifiant son initiative :


"afin que le sacrifice de ces enfants morts ne soit pas vain et que nous ne manquions pas de transmettre aux générations futures, le culte de la mémoire."

 

Au cours de la cérémonie, l’assistance nombreuse et recueillie a été édifiante ; pas un cri, une tenue remarquable.

 

(L'Histoire de Rollot, www.rotincia.org)


 

 

RONSSOY

 

 

 

    En 1921, un marché de gré à gré est passé entre la municipalité et M. Lenoir, entrepreneur à Sain-Quentin (Aisne) pour la fourniture, transport et pose d'un monument pour les morts de la Patrie.

 

     Le devis fourni par l'entreprise est accompagné d'un croquis. Le coût total sera de 5000 francs.

 


 

 

 

 

 S'il a gardé l'essentiel des éléments prévus sur le devis, forme pyramidale, guirlandes de feuilles de laurier, épée en relief, le monument se verra coiffé d'un buste de soldat, attribué à Albert Roze.

 

 On peut remarquer une forte ressemblance avec la tête du jeune soldat sculptée à Bougainville par l'artiste.

 


      L'inauguration, rapportée par le Messager de la Somme n'eut lieu que le 23 septembre 1928, ce qui pourrait expliquer l'ajout du buste au faîte du monument.

 

    L'après-midi eurent lieu les discours d'usage à la gloire des 55 soldats morts pour la Patrie. "L'appel de tant de noms fut réellement émouvant et fit venir des larmes aux yeux de tous les  assistants".

 

 

 

 

SAINT-VALERY-SUR-SOMME

 

 

 

    Comme le soulignent des articles parus dans les journaux de l’époque, l’érection du monument aux morts de la commune de Saint-Valéry-sur-Somme provoqua de sérieux remous dans la population.

 

    Ces problèmes étaient dus essentiellement au choix de l’emplacement et au dysfonctionnement du comité privé en charge de cette réalisation.

 

     Finalement comme le dit un correspondant « grâce à l’énergie et à la fermeté de M. le Maire, nous aurons le Monument dans un temps aussi rapproché que possible, et tout le battage électoral fait autour de cette grave question ne laissera pas plus de trace que celle d’un soulèvement de feuilles mortes sur la route  » (Le Ponthieu, 18 juin 1921)

 

    Le 25 août 1922, le sculpteur amiénois Albert Roze remit à la municipalité un devis, accompagné d'un croquis, décrivant avec détails le projet conçu pour le monument, pour un montant de 45 000 francs (environ 45 000 euros).

 

    Des crédits communaux, une subvention de l’état et une souscription publique qui rapportera 11 000 francs, permettront de régler cette facture. 

 

 


 

 

 

      Le monument est composé d’un groupe représentant un marin soutenant un soldat d’infanterie blessé.

 

     Ce groupe surmonte un piédestal sur la face duquel est sculptée en bas-relief une figure symbolique « La ville de St Valéry en deuil ».

 

    Cette allégorie féminine tenant des rameaux de chêne et de laurier, avec à ses côtés les armoiries de la ville, pleure sur ses enfants, dont les noms sont gravés sur les faces latérales et postérieures.

 

     Deux modèles réduits de canons sont placés au sol de part et d’autre du monument. Cet ensemble est exécuté en pierre de Chauvigny.

 

     Sur le socle est gravée la dédicace « A la mémoire des enfants de St Valéry-sur-Somme morts pour la France 1914 – 1918 ».

 

 


 

 

 

    L’inauguration eut lieu le 22 octobre 1922.

 

   « Vers deux heures de l’après-midi, au milieu d’une ville brillamment décorée aux couleurs nationales et pavoisée  d’arcs de triomphe, le cortège se forma devant l’Hôtel de Ville …

 

Le cortège se répartit autour du monument, gardé par un piquet de marins du torpilleur 315 [de la marine de Cherbourg].

Puis au son du canon et aux éclats des trompettes, les voiles tombent, faisant apparaître subitement, dans toute sa beauté, le glorieux monument dû au ciseau de l’artiste picard, Albert Roze représentant un marin qui soutient dans ses bras un soldat mourant ; en bas-relief une femme en pleurs symbolise la Ville de Saint-Valéry pleurant sur ses enfants dont les 157 noms sont inscrits aux flancs de cette pierre commémorative ...

 

Le Maire de Saint Valéry glorifie les soldats et les marins dont les noms ineffaçables sont inscrits sur cette stèle, et évoque le souvenir des journées terribles de la grande guerre.

 

La Marseillaise clôt cette manifestation patriotique dont le monument de pierre reste à jamais le glorieux et impérissable souvenir. »

 

(Le Pilote de la Somme, 27 octobre 1922)

 

 


 

 

 

 

VALINES

 

 

 

     Le 11 nov 1918 le conseil municipal adresse à la population de Valines une lettre circulaire :

 

Pour l'érection d'un monument

 

élevé à la 

 

Mémoire des Enfants de Valines

 

Morts pour la France pendant la Grande Guerre 1914-1918

 

 

    « A nos héroïques poilus, sublimes soldats de la gigantesque époque, vont notre reconnaissance et notre gratitude infinies … Que leur devons-nous ? Glorifier leur mémoire, conserver religieusement, avec leurs noms, le souvenir de leur trépas héroïque, transmettre aux générations futures la preuve de notre admiration et de notre reconnaissance.

 

    Pères et mères, femmes et fiancées, vous ne pourrez aller pieusement vous agenouiller sur la tombe de ceux qui vous étaient si chers ; mais au moins que vous soit donnée la consolation de venir vous incliner devant le monument élevé à leur vaillance, à leur souvenir immortel.

 

     A tous indistinctement, riches ou pauvres, jeunes ou vieux, nous demandons leur obole pour payer la dette sacrée que nous avons contractée vis-à-vis de nos glorieux disparus. »

 

 

 

     Par une délibération du 5 mai 1919 le conseil municipal de Valines décide à titre d’hommage public l’érection d’un monument à la mémoire des enfants de la commune morts pour la France. 

 

     La commande en sera confiée au sculpteur amiénois Albert Roze qui signera un monument représentant un soldat. 

 

   Le coût d’environ 8660 francs sera couvert par une souscription publique et une subvention municipale. La somme allouée par l’Etat parvenue après l’édification du monument sera consacrée à la construction d’une grille d’entourage

 

 


 

 

 

 

     Le Poilu au repos, qui immortalise dans la pierre calcaire ceux qui sont morts pour le pays,  tient de sa main droite son fusil et de son bras gauche entoure une stèle qui porte la dédicace « Hommage aux enfants de Valines morts pour la France 1914-1918 ».

 

     En façade sur le socle une plaque avec le nom des 18 soldats morts au champ d’honneur ; à l’arrière la mention « monument élevé par souscriptions".

 

 


 

 

    L'inauguration eut lieu en 1920. A cette occasion fut chanté l’hymne de Victor Hugo « Gloire à notre France éternelle » dont les premiers vers seront gravés sur de nombreux monuments aux morts :

 

« Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie

     Ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie

     Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau.

..............................................

 ................................................

 

     La voix d'un peuple entier les berce en leur tombeau !"

 

 

 

 

 

 

VIGNACOURT 

 

 

 

 

    En 1920 le conseil municipal de Vignacourt décide l’érection de deux monuments :

 

       -  un à la mémoire des soldats de la commune morts pour la Patrie.

 

       -  l’autre aux soldats britanniques et américains qui ont versé leur sang pour la défense du sol français.

 

     La réalisation des deux monuments sera confiée au sculpteur amiénois Albert Roze. 

 

    (se reporter à l'article consacré à cette commune)

 

 


 

 

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