LE MONUMENT D'HARBONNIERES

 

 

 

 

 

 

Le 28 août 1922, le Conseil municipal d'Harbonnières décide l'édification d'un monument aux soldats morts pour la France et reçoit l'autorisation préfectorale le 16 novembre 1922.

 

 

 

 

La réalisation en est confiée au sculpteur parisien Georges Roty. Il s'agit du fils de Louis-Oscar Roty, graveur à qui l'on doit la monnaie d'argent du XXè siècle frappée de la Semeuse dont la silhouette, universellement connue, figure également sur les timbres. 


 

 

Georges Roty réalisa d'autres monuments aux morts ; pour l'anecdote, il participa au concours organisé par la ville de Montdidier pour son monument aux morts. Le sculpteur se classa troisième.

 

Le monument d'Harbonnières coûta 19000 francs (environ 19000 euros) dont 16000 francs recueillis par une souscription publique et 3000 francs provenant de la participation communale.

 

Signé par l'artiste, ce monument, au cachet particulier, sort de la banalité et constitue une oeuvre artistique qui en fait un des monuments parmi les plus beaux de la Somme. 

 

 

 

 

 

C'est une statue représentant une femme éplorée, palme et lauriers dans la main, s'inclinant avec gravité sur le casque d'un soldat qui pourrait être son fils. 

 

 

 

 

 

 

L'inauguration eut lieu le 29 octobre 1922, en même temps que celle de la plaque qui commémorait la mort de l'instituteur d'Harbonnières, victime civile décédée le 18 juillet 1916.

 

"Le défilé se déroula à travers les principales rues du bourg, lequel s'était paré, jusque dans ses plus petites artères, des couleurs nationales, des oriflammes et drapeaux, de nombreux arcs de triomphe, de piliers de verdure supportant les banderoles où étaient inscrites des phrases touchantes à l'égard de nos Morts." 

 

 

 

Dans son allocution le Maire rendit un fervent hommage au chef-d'oeuvre du sculpteur qui

 

" a si bien su représenter la France, grande et forte, pleurant douloureusement sur ce qui reste de ses enfants : un symbole, un casque qu'elle entoure affectueusement de ses bras maternels et dont la main généreuse et caressante dépose sur leurs noms le rameau de lauriers qui les immortalise. (Le Progrès de la Somme, novembre 1922). 

 

 

 

 

On ne pouvait donner plus de naturel, plus de douceur dans l'expression de douleur qui jaillit de ce visage de mère inconsolée, mais demeurant forte quand même malgré sa plaie profonde ...

 

 

 

 

 

 

 

... "Après l'appel des 67 morts, poignant et silencieux, coupé de sanglots sous le voile des mères en deuil et des veuves, eurent lieu d'autres discours entrecoupés de chants et de morceaux de musique". (Le Progrès de la Somme)