LES SIGNES DE LA VICTOIRE

 

 

 

    LE COQ.

 

 

     C'est un emblème très ancien. Il est devenu celui de la France sans doute par assimilation de gallus, le coq en latin et Gallus, gaulois.

 

      Le coq a aussi une signification religieuse. Selon la symbolique chrétienne, le coq serait le symbole de la résurrection du Christ triomphant des ténèbres.

 

     

       Sur les monuments aux morts, il symbolise la pugnacité du combattant et, bec ouvert, il fait résonner le chant de la victoire.

 

     Crête arrogante, ailes serrées ou déployées, ce coq patriotique se dresse avec fierté, crispant ses ergots sur une sphère ou un casque ennemi.

 

 

 

     La plupart de ces coqs qui couronnent le faîte du monument étaient en bronze. D'où la mésaventure qu'ont connu certains villages qui ont vu, dans les années 2010/2011, le coq de leur monument disparaître. (voir chapitre  Les monuments aujourd'hui)

 

 

 

 

     LE POILU.

 

     Personnifiant le soldat inconnu, c'est un emblème patriotique et victorieux. Il sera largement utilisé dans toutes les communes de France. Pour quelle raison ? Faut-il en croire Alexandre Vialatte qui dans son roman Battling le Ténébreux  (Imaginaire Gallimard, pp. 148/149) fait dire au sculpteur Chougoueyrand :

 

"Il y a encore plus de communes qu'on ne pense qui n'ont pas leur monument aux morts. Ce n'est pas qu'elles ne soient pas assez riches ; les fonds seraient tout prêts pour payer. Mais on n'a pas compris ce qu'il leur faut. On leur propose la France avec des ailes, la Victoire avec des nichons pointus, des pyramides de casques, des faisceaux de baïonnettes et des tas de choses allégoriques qui ne leur ont jamais rien dit ...  

 

Y s'en foutent. Y veulent leur poilu. Alors voilà je leur fais des poilus, en série ; suivant les villages, je change le numéro de l'écusson ... je leur colle le numéro du régiment dans lequel ils ont servi presque tous ; ils ne voient plus que ça dans la statue ; ça leur fait plus plaisir qu'une belle femme ...

 

Tu fignoles les molletières, les boutons, le sac, la musette, la grenade du casque ; servez chaud, c'est du pain vendu. Ils se reconnaissent : "Ca, c'est nous ; c'est comme ça que nous étions"

 

      Tout en reconnaissant la forte valeur symbolique du Poilu, c'est aussi son prix modique qui contribua à son succès. 

 

 

 

 

 

 

Le Poilu est réaliste par la précision des détails de ses vêtements et de son équipement :

 

la capote retroussée sur les côtés, les jambières, le casque, la gourde, les musettes sont minutieusement représentés.

 

A Gueudecourt, ce soldat en bronze de Jules Déchin, bras tendu en un appel, nous parle aussi de paix.

 

Délibération du Conseil municipal du 16 novembre 1928

 

"Le Poilu est un soldat avec sa boite à grenades et son fusil. Il fait un geste d'armistice".

 

 


 

 

     Mais idéalisé par son expression et son attitude, le Poilu figure aussi le soldat prêt à tout pour sauver son pays :

 

 

    -  soldat défendant son drapeau (Arvillers)

  

    -  soldat résistant, les bras croisés (Saint-Léger-lès-Domart)

 

    -  soldat en marche, farouche et décidé avec le poing serré, brandissant lui-même sa palme (Raincheval)

 

    -  soldat piétinant le casque ennemi (Proyart).

 

 

     - soldat crispé sur sa mitrailleuse (Sauvillers-Mongival)

 

      - soldat combattant farouchement à coups de crosse (Beauchamp)

 

      - soldat la grenade à la main (Moreuil)

 

      - soldat à l'affût dans la tranchée (Arry)

 

 

 

 

 

      Ces soldats sont accompagnés, à l'occasion, de formules agressives démontrant leur détermination : "On ne passe pas" (Mailly-Maillet), "Pour la Patrie jusqu'à la mort" (Beauchamp).

 

      

 

 

     Certains monuments, comme celui de Domart-en-Ponthieu, oeuvre du sculpteur picard Albert Roze, exaltent la fraternité d'armes.

 

 

LES VICTOIRES.

 

 

     Divinité antique de la victoire, une femme ailée tient dans sa main une couronne de lauriers ou une palme. Elle veille un soldat blessé alliant le triomphe et le deuil.

 

 

     Portant parfois le casque, plus rarement le bonnet phrygien, ces victoires gardent le drapeau qui s'enroule autour d'elles comme l'écharpe d'Iris.

 

 

 

 

     Ces belles femmes aux formes souvent épanouies, drapées, symbolisent aussi la Paix, la France, la Patrie ou la Ville.