LE MONUMENT DE RUE

 

 

 

 

Dès l’année 1917, le conseil municipal de Rue entreprend des démarches pour l’érection "d’un monument aux enfants du canton morts pour la Patrie". 

 

Le 1er octobre 1919, le comité choisit parmi trois projets, réalisés par des sculpteurs de la région, celui d’Emmanuel Fontaine, sculpteur d’origine abbevilloise, pour une somme totale de quelque 56 000 francs (environ 56 000 euros).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est le monument La Victoire ailée soutenant et récompensant le soldat mourant.

 

Le comité choisit pour emplacement la place Anatole Gosselin, alors appelée « place du marché au beurre » rebaptisée en 1960 Place de Verdun.

 


 

 

 

 

Comme le rapporte le journal de l’époque L’Echo du Vimeu du 24 septembre 1921, "L’exécution est d’une finesse remarquable et d’une exactitude scrupuleuse.

 

Le groupe est très harmonieux.  Le sculpteur a taillé dans la pierre un beau groupe allégorique pour perpétuer la mémoire des 542 enfants de ce canton tombés au champ d'honneur.

 

Sur la face avant se détachent un poilu, en tenue de campagne, à demi dressé, enveloppé en partie dans les plis du drapeau, et une Victoire ailée dont la dextre s'étend sur la tête du poilu et dont la main gauche tient une branche de laurier "...

 

"C'est la Gloire qui sort le poilu de son tombeau pour le conduire à l'immortalité " dira, dans son discours, le secrétaire du comité d'érection".  

 

 

 

 

 

Sur la face postérieure se détache le coq gaulois dressé fièrement sur ses ergots ; dans un cartouche l'inscription "aux Enfants du Canton Morts pour la Patrie" suivi du nom des communes du canton avec le chiffre des morts pour chacune d'elles ; en bas les armes de la Ville de rue. Sur les côtés sont gravés les noms des 112 soldats de la commune de Rue morts pour le pays".

 

Ne figurent plus aujourd'hui les obus reliés entre eux par des chaines qui formaient l'entourage du monument. 

 

 

 

 

Dans sa délibération, la Mairie voulait "une cérémonie simple avec un défilé comportant les diverses sociétés existant à Rue, les combattants de la dernière guerre, ceux de 1870, les mutilés, les familles éprouvées, le Conseil municipal, les fonctionnaires. 

 

Le nombre des morts sera dit pour chaque commune du canton avec indication que tous sont morts au Champ d’honneur, sauf pour la commune de Rue où chaque nom sera appelé avec aussitôt la réponse  "Mort au Champ d’honneur ".

 

Cette inauguration eut lieu le 18 septembre 1921.  A la fois sobre et éclatante "la décoration était formée uniquement de verdure, d’oriflammes et de drapeaux. 

 

De nombreux mâts avaient été plantés qui étaient habillés de branchages de sapins et au sommet desquels se balançaient les couleurs nationales. Ils formaient une véritable voie triomphale qui débouchait, après avoir passé sous un arc de triomphe, sur la place somptueusement parée.

 

Le piédestal du Monument disparaissait littéralement sous une jonchée de fleurs".

 

Après la cérémonie religieuse et la bénédiction du monument, la foule nombreuse se rend sur la place.

 

Sur l’estrade prennent place les Autorités dont les discours rendent un vibrant hommage à tous les disparus pour leur héroïque conduite et rappellent que ce monument doit être pour les générations futures le monument du "SOUVENIR et de l’EXEMPLE ".